Série des Equivalences (1978-1982)
Dans ses Equivalents (1923-1932), Alfred STIEGLITZ montrait des fragments de ciel photographiés comme l’aboutissement d’une contemplation. Tout autres sont celles de François MÉCHAIN : pour ces dernières c’est l’idée même de contemplation qui est ironiquement déclinée et qui passe par tous les effets photographiques. L’extase est ici d’abord celle d’une praxis qui se montre et d’une culture qui se joue des regards béats, arrêtés sur le beau et sur le vrai… Ses Equivalences surprennent les différences qui se nouent entre le monde et le monde photographié…. Ce sont des métaphores qui déplacent les habitudes visuelles et les réels sous d’autres horizons …L’Equivalence propose, avant de la renier une image du déjà-vu….L’Equivalence est une liberté de mesure. Elle s’offre comme une table d’opérations : elle soustrait les profondeurs de champ, multiplie des angles de prises de vue, additionne des cadrages et divise le réel pour en faire une image calculée…Voici les mondes, voici la photographie. Le photographe nous invite au beau quand tout son travail consiste à montrer comment on y fait croire et combien il est relatif. C’est que le beau d’aujourd’hui ne se limite pas aux parures et aux certitudes d’un cadre supérieur du réel ; le beau d’aujourd’hui est pensif.
Frédéric LAMBERT, 1989
Equivalences (1978 – 1982)
As for his Equivalents (1923-1932), Alfred STIEGLITZ would choose fragments of skies and photograph then as the outcome of some contemplation. Quite different are François MÉCHAIN’s Equivalences : in these, it’s the very idea of contemplation which is ironically stated through every photographic effect. First and foremost, the ecstasy in the case is that of a praxis which reveals itself and that of a culture which makes game of a sanctimonious way of looking exclusively at the beautiful and the true.... François MÉCHAIN’s Equivalences catch the differences between the world and the world as a picture....They are metaphors : they move our visual habits and realities toward other horizons. The Equivalence sets up a picture of what has already been seen before it denies it...The Equivalence goes from adventure and proposes the loss of everyday reference: methodically, depth of field and framing disturb the confidence of one who still like to believe in similarity....Here are worlds, here is photography. The photographer invites us to the beautiful whereas his whole work lies in showing how we are made to believe in it and understand how relative it is. The reason is that today’s beautiful does not only consist of the dressing and certitudes of a higher framework of the real; today’s beautiful is thoughtful.
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