François MÉCHAIN à choisi de placer le spectateur devant une des figures symboliques de l'inéluctable : le tunnel. Ce bref parcours entre deux murs où, telle une ligne d'horizon, s'inscrivent les noms d'espèces animales et végétales en voies de disparition provoque une expérience ambivalente. Les fleurs qui poussent au sol disent la beauté calme de la nature tandis que les lames de courteau qui menacent du plafond disent la menace de mort. Leur couleur rouge est comme le symbole de cette ambivalence.

L'oiseau de DARWIN, installation dont le titre fait allusion à la menace de disparition qui pèse sur l'oiseau qui inspira les reflexions du biologiste sur l'évolution des espèces, est une manière poétique et brutale de rappeler la fragilité qui hante la biodiversité et la responsabilité qui est la nôtre à cet égard.

MÉCHAIN n'est pas botaniste, et la plupart d'entre nous non plus, mais chacun sait que le nombre des espèces vivantes qui disparaissent chaque année est tout simplement affolant. Si la poésie de l'art parvient à nous donner le sentiment intime de ce que signifient ces chiffres, bien loin des tableaux statistiques qui demeurent pour nous enfermés dans l'univers abstrait des livres scientifiques, alors l'art aura participé à enrichir la vie sur terre.

 

   

L'oiseau de DARWIN - A ave de DARWIN, Jacques LEENHARDT, texte d'introduction du catalogue.
MAC, Sao Paulo, 2009

texte en portugais