¿ Que tal ?

en homenaje a Francisco de GOYA

(Las Viejas, 1810-1812, Museo de Bellas Artes, Lille, Francia)

   La peinture n’est pas un moyen de décorer les appartements, c’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi. 

Provocation ou juste constat déjà de l’état du monde à la fin des années 30 ? Pablo PICASSO nous assène là une véritable claque. On ne peint pas Guernica par hasard.

Les temps ont aujourd’hui changé, la peur n’est plus, en Europe au moins, celle du prochain conflit. Le combat se joue ailleurs. Subtil et convaincant pour le plus grand nombre, adroitement accompagné par un environnement médiatique aux ordres, le monde des affaires dicte désormais sa loi. Sa loi sur tout. La LOI puisqu’il n’y en a qu’une. Sous couvert d’ouverture, de développement et de bien-être social, le monde de la finance s’est insinué partout. Il est directeur d’un programme imposé à tous. Il a envahi toutes les sphères, fussent-elles celles de l’art et peu importe que l’Homme ait été à jamais banni d’un monde dont il fut longtemps l’acteur central. Les Lumières sont bien loin et ne tiennent au mieux que du pieux souvenir.

Si l’on rajoute à cela le développement sans contrôle d’une fiction enfin capable de remplacer un réel trop présent ; si on succombe à l’incitation quotidienne à user d’ambitieuses technologies censées gommer définitivement nos rapports obligés au temps et à l’espace, chacun pourrait croire que les temps nouveaux sont arrivés ; qu’il n’y a plus alors qu’à se couler doucement dans le  moule. L’élite pense pour nous.

L’artiste n’aurait donc plus sa place ou son rôle ne serait au mieux que de produire des formes susceptibles de nourrir le marché. Mais que fait-on alors des  œuvres de Jochen GERZ ( Le monument invisible ou monument contre le fascisme, Hamburg, 1986-1993), de Micha ULMANN (Die Bücherverbrennung von 10 Mai 1933, Berlin , 1995), de Christian BOLTANSKI (La maison manquante, Judenstrasse, Berlin), de Joseph BEUYS, d’Ernest PIGNON-ERNEST ou de quelques autres ?

Moi je serai toujours un polémiste et peu importe d’ailleurs que je sois ou non un artiste. Je défendrai toujours ce type d’approche, celle d’auteurs conscients de leur  peu d’écoute, mais tellement convaincus que l’art est avant tout détonation visuelle. Soyons comme PICASSO en son temps, des inquiéteurs de certitudes. Gardons le cap contre vents et marées et résistons aux sirènes. Si très humblement nous savons que nous n’avons pas les réponses, au moins efforçons-nous de formuler au mieux les questions.

Non, désolé, le monde n’est pas un fleuve tranquille !

F.M. Santa Lucia de Ocón, 03 août 2010