Sans titre

1998

Extrait de « L’exercice des choses – The exercice of things », Colette GARRAUD,
éditions Somogy, Paris, 2002

(…) Lors d’une récente exposition, François MÉCHAIN montrait deux pièces tout à fait inhabituelles dans son œuvre. Posés au sol et appuyés au mur, de façon à souligner la matérialité de leur support rigide, les objets photographiques proposaient, sculpture dans la sculpture, l’image surdimensionnée d’un coin de bûcheron aux allures de mégalithe renversé, se détachant, hors de tout contexte, sur un fond blanc. L’outil, autrefois, se transmettait de génération en génération, et ceux qui servent à l’artiste de modèles lui viennent de sa famille. Ainsi magnifiés, ils célèbrent une relation essentiellement physique à la nature, et précisément à l’arbre, si présent dans toute l’œuvre. Relation ancestrale désormais mise à distance, contemplée, théorisée, en quelque sorte, par le déplacement depuis le monde rural vers le champ artistique, lorsque, à la brutalité de l’usage dont l’objet porte les marques profondes, s’est substituée la gratuité toute intellective du geste photographique (…)