VANITE II - VERSAILLES

Proposition de projet non réalisé

Le temps relatif
(alignement de cyprès et horloges de gare)

Implantation : sur la longue surface enherbée du Tapis Vert entre le parterre de Latone et le bassin d’Apollon avec le Château en arrière-plan.
Matériaux : Cyprès en bac (les mêmes que ceux utilisés à l’Orangerie du Château) et horloges de gare.

Reprenant visuellement les alignements d’ifs tout proches, un long cordon de cyprès en bac sert de cordon ombilical entre les appartements du Roi, lieu du pouvoir absolu et le Char d’Apollon (dans le bassin éponyme) tiré par quatre chevaux représentant la force et la fougue. Sorte de double de Louis XIV lui-même, le dieu Apollon, maître du soleil, sort des eaux pour éclairer la Terre.

Dans la verte ramure de chaque cyprès, symbole de longévité et d’immortalité, est accrochée une horloge de gare. A l’intérieur différents cadrans scandent le temps, chacun à leur manière : celui des petites soixante-dix-sept années de vie du monarque comparé au temps géologique ; celui de deux longues guerres (1914-1918 ; 1935-1945) face au terrible mais si bref instant de l’explosion atomique ; celui des 200 jours et nuits du soldat, la peur au ventre, pendant la Bataille de Stalingrad face au temps sans marque (disparition des aiguilles) de l’univers cinématographique bergmanien ; celui des obligatoires milliers d’années de déirradiation de ce que fut la ville de Pipriat dans les environs de Tchernobyl …… comparé au temps de la révolution de la Commune de Paris…

Louis XIV prétendait régner sur tout, soumettre tout, devenir le nouveau Soleil. Un regard sur ces marquages du temps relativise aujourd’hui beaucoup ce qui tint longtemps de la prétention extrême, fut-elle royale, à régir ce qui ne nous appartient pas.