BORGO

(Borgo Valsugana, Province du Trentino, Italie, 1991)
Photographie noir et blanc sur dibond : 160 x 120 cm

In situ, sculpture éphémère, hêtre, bois de hêtre 250 x 500 x 250 cm

Dans le sous-bois du Parc d’Arte Sella aucune trace d’organisation humaine. Les arbres et les plantes naissent et meurent là où bon leur semble. En son milieu, un simple volume géométrique, mon acte de présence en ces lieux.

Trois éléments s’articulant visuellement à partir d’un point très précis que le spectateur découvrira seul. Là où cela fera sens pour lui. Une recherche qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le propos même de toute photographie - décider en temps et lieu - un propos auquel je reconnais devoir beaucoup.

Une forme faite de triangles dont les dimensions maximales et minimales correspondent très précisément à l’envergure de mes bras  (de main à main, bras tendus en croix) et aux dimensions de ma main (du pouce à l’auriculaire, doigts tendus). Véritable anthropométrie, autoportrait de substitution, l’oeuvre évoque aussi l’entre-deux du ciel et de la terre, là où règne l’indétermination. Par un jeu d’inversions dans lequel on verra le rappel des fondements positif-négatif du tirage argentique, les trois parties de la sculpture restituent à échelle restreinte, telle une cartographie de l’endroit, le positionnement exact des surfaces boisées dans l’espace plus large des prairies.

PASCAL, jadis interrogeait : qu’est-ce que l’Homme dans la nature ? Un Tout à l’égard du rien, un rien à l’égard du Tout. Quelque part entre ciel et terre, entre nature et culture, entre lumière et pénombre dans le sous-bois de hêtre, je médite sur un lieu avec quelques brassées de branches comme j’eusse pu le faire, en poète,  avec quelques lambeaux de phrases.