Valle del tempio, San Michele di Ganzaria, Sicile, mai 2008
Point de grands sommets. Les siècles ont depuis longtemps rabotté les fiertés montagneuses. De ces longues et douces ondulations paysagères n'émergent, ça et là, que de minuscules bouquets d'arbres cernant des bâtiments sans âge. La lumière de la fin d'aprés-midi est épaisse. Elle emprisonne le moindre son. Le temps semble attendre.
Et puis soudain, face à l'histoire en ce lieu arrêtée, quelques fières longueurs de bois d'eucalyptus, raides de verticalité et un fronton végétal marqué du pieu souvenir des temples d'Agrigento, de Segesta et d’El Duomo de Monreale. Une idée de porte et la marque d'un seuil viennent compléter le dispositif. C'est une “macchina per guardare”. Au delà de cette limite, visiteurs, vous êtes ailleurs, semble annoncer “la chose”. Elle vous demande de rompre avec vos tristes habitudes, avec cette poursuite effrénée d'un monde qui vous réduit alors que vous pensez le dominer.
Là, en ce lieu, le temps est désormais autre. Vous êtes seul avec le paysage, vous êtes le paysage.
François MÉCHAIN
* Le mot tempio a ici deux sens. C’est d’abord le nom du Fiume Tempio, de La Rivière Tempio, au fond de la vallée. C’est aussi la traduction du mot “temple” en italien. Au loin en effet, derrière la sculpture, était jadis implanté un temple en l’honneur de la déesse Junon. Enfin c’est ce que racontent les habitants de San Michele di Ganzaria.
Valle del tempio, San Michele di Ganzaria, Sicilia, maggio 2008
Creste delle colline. Il trascorrere dei secoli ha limato la fierezza del paesaggio montano. Da queste lunghe e dolci onde nel paesaggio emergono, qua e là, minuscoli batuffoli di alberi, circondati da edifici senza età. La luce del tardo pomeriggio è densa. Imprigiona il minimo suono. Il tempo sembra in attesa.
E poi, improvvisamente, di fronte alla storia come arrestata in questo luogo, alcune fiere altezze di tronchi di eucalipto dalla rigida verticalità e un frontone vegetale, segnato dal ricordo dei templi di Agrigento, di Segesta e del Duomo di Monreale. L'idea di una porta e il segno di una soglia completano il dipostitivo. E' una “machine à voir”. Al di là di questo limite, sembra annunciare “la cosa”, siete altrove, visitatori. Vi domanda di rompere con le vostre tristi abitudini, con la ricerca sfrenata di un mondo che vi sottomette, mentre voi credete di dominarlo.
Là, in questo luogo, il tempo è ormai altro. Siete soli con il paesaggio, siete il paesaggio.
François MÉCHAIN
Traduction, Alice GRANDI |