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Musée vendéen
Les photographies exposées au musée font référence à la question de l'Autre, à celle de la Différence.
Deux triptyques entre lesquels se place le spectateur : Précaires territoires. A quoi sert une frontière ? François MÉCHAIN expose les deux côtés du col Agnel qui matérialise la séparatiàon entre la Vallée du Queyras en France et celle de la Varaita en Piémont. Ayant observé la liberté de mouvement des animaux au-delà des frontières administratives, l'artiste a érigé de part et d'autre du col une ruche à dimension humaine à l'intérieur de laquelle chacun peut entrer. Comme celui qui a conpris que l'on s'enrichit surtout de l'Autre, l'abeille ne survit qui si elle pollinise, que si elle prend pour donner. Métaphore de l'Homme qui franchit une frontière apportant avec lui sa culture, son histoire et son savoir. Ces triptyques prennent la forme du retable, partie décrorée d'un autel. L'artiste use de cette pésentation afin d'ajouter du religieux au sens large du terme, du latin religere qui signifie lier. Lier les histoires de chacun pour rapprocher les hommes.
Deux autres images d'un côté ou de l'autre, réalisées en Brabant, à la limite de la pratique des langues Flamande et Wallone. Un endroit entre deux mondes qui refusent désormais de cohabiter, remettant en cause l'identité même du royaume de Belgique. Ces images nous invitent à nous interroger sur notre devenir. Malgré la conquête des valeurs de liberté, de tolérance et de justice, par les hommes des lumières au XVIIIeme siècle, nous opérons aujourd'hui un véritable retour en arrière dans lequel le communautarisme, alimenté par la pauvreté, les inégalités de tous ordres, le ressassement des vieilles ritournelles, se développe partout dans le monde (1). Pour l'artiste, alors que continue de croître la difficulté à vivre ensemble, la lutte contre le fanatisme et l'ignorance n'a jamais été aussi impérieuse.
La dernière pièce, l'arbre aux échelles est la photographie d'une sculpture In situ se référant au roman Le baron perché d'Italo CALVINO.
C'est une invitation poétique à regarder le monde d'un autre point de vue, de plus loin de plus haut. retraite dans la nature, invitation à s'élever au-delà de la médiocrité et des pollutions réelles et morales de notre monde, ces échelles figurent des échapatoires offertes à l'imaginaire. (2)
(1) - Propos de François MÉCHAIN.
(2) - Propos de Chantal COLLEU-DUMONT, directrice de l'Espace d'art contemporain, Festival de Chaumont-sur-Loire, 2009. |  |
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