Pour son projet, François MÉCHAIN a choisi le Vert-Galant, ce parc qui s’avance en proue au bout  de l’île de la Cité, au milieu de la Seine. L’artiste utilise cette disposition unique, entre l’Hôtel de la Monnaie côté rive Gauche et La Samaritaine et le Louvre côté rive Droite pour mettre en scène son installation.

Intitulé Le Vert-Galant, l’œuvre consiste en un simple volume parallélépipédique fait de branches et de feuillages entrelacés qui peut-être défini comme une maison grâce à la pente de son toit. Une fois à l’intérieur de cette bâtisse, le visiteur peut s’y isoler totalement et s’installer sur un banc pour trouver calme et paix, en étant tout à la fois au beau milieu de la capitale et à l’abri de celle-ci. En raison de ses matériaux, naturels et légers, la maison de François MÉCHAIN est loin d’être une construction parfaitement étanche et stable. On voit à travers les murs la ville et l’activité urbaine et maritime.

L’extérieur se mêle à l’intérieur, et, dans l’esprit du visiteur, la nature pénètre le monde urbain et vice-versa : le bruit / le calme ; la lumière / l’ombre ; l’action /l’immobilité. La superposition de ces deux mondes opposés, de leur architecture particulière imbriquée visuellement l’une dans l’autre, n’est pas la seule symbolique de la maison de François MÉCHAIN.
Une fois à l’intérieur, le visiteur éprouve le même phénomène que celui de la madeleine de Proust : la maison le renvoie par sa forme, son odeur et sa lumière à son propre passé, et plus loin encore, car elle est l’archétype de la présence de l’Homme au monde.

Andréa HOLZHERR, ancienne conservatrice à la Maison Européenne de la Photographie.
texte du projet pour publication 2002.